Super Nintendo World : notre avis
Ce n’est un secret pour personne : Universal Studios a profondément été marqué par la popularité sans limite des lands Harry Potter, boostant la fréquentation et les recettes de ses parcs à travers le monde.. Capitalisant sans cesse depuis 2010 sur les aventures du jeune sorcier, le mastodonte américain s’est alors mis à la recherche de sa nouvelle « poule aux œufs d’or », et a alors jeté son dévolu sur les licences de la firme nippone Nintendo.
Après une timide annonce de partenariat au printemps 2015, la mise en route en 2017 d’un projet de land dédié à Mario et ses amis à Osaka créa un engouement mondial. Après plusieurs années de construction, et des chantiers plombés par la crise sanitaire du Covid-19, l’ouverture du premier Super Nintendo World a eu lieu en mars 2021 au Japon, avant d’être rejoint en février 2023 par sa version hollywoodienne. Si les lands partagent de nombreuses similitudes, le plus récent est bien plus petit et compact, avec notamment une attraction en moins.
Découvrez notre avis détaillé sur notre expérience de Super Nintendo World à Universal Studios Hollywood.
Le Royaume Champignon, véritable paradis immersif
Située au fond de la partie inférieure du parc (en face de l’attraction Transformers: The Ride), cette nouvelle zone ne bénéficie pas d’une entrée démesurée : son nom écrit en lettres géantes, une opportunité photos dans un tuyau coloré, et un autre immense tuyau formant l’unique couloir d’accès.
Première impression : le land semble fonctionner de manière totalement autonome et indépendante, comme une sorte de « parc dans le parc ». Une fois le tuyau traversé, l’arrivée dans le chateau de la Princesse Peach fait son petit effet nostalgique et nous replonge dans nos souvenirs d’enfance. Mario 64, véritable chef d’oeuvre de jeu vidéo, nous tend les bras, et même les tableaux animés iconiques sont présents.
Une fois le château traversé, la vue sur la zone extérieur atteint des sommets en matière d’immersion : absolument aucune intrusion visuelle n’est présente et les éléments décors – 100% fidèles à l’oeuvre originale – fourmillent dans chaque recoin. C’est simple, le visiteur est plongé dans l’univers de Mario, au cœur du Royaume Champignon. Alors que The Wizarding World of Harry Potter et sa reproduction de Diagon Alley était déjà un tour de force, Super Nintendo World met la barre encore plus haute…
Le nombre d’éléments en mouvement est tout simplement hallucinant et cette cinétique offre à la zone un caractère unique. Seule ombre au tableau : l’utilisation de larges murs peints aux finitions douteuses à quelques endroits, mais la réalisation globale est suffisamment exceptionnelle pour en faire abstraction.
Ouvrez l’œil : les références à l’univers du plombier moustachu (et même à d’autres univers Nintendo) sont disséminées un peu partout, aussi bien dans les hauteurs de la zone que dans son attraction Mario Kart: Bowser’s Challenge.
Mario Kart: Bowser’s Challenge, une innovation en demi-teinte
Comme son nom l’indique, l’unique attraction du land s’inspire très certainement de l’une des licences les plus populaires du catalogue Mario : Mario Kart. Les visiteurs sont invités à passer les portes du lugubre château de Bowser afin de prendre part à une course déjantée opposant Mario à son ennemi de toujours.
La file d’attente, et ses centaines de détails et autres références qui raviront les fans (mais pas que), est une véritable réussite et embrasse à merveille la volonté des créatifs de proposer une file permettant d’occuper petits et grands pendant une longue durée (jusque 240 minutes lors de notre visite).
Une fois les différents espaces traversés, une salle de briefing propose une vidéo explicative concernant la technologie utilisée et les différentes actions à réaliser durant l’attraction. Ces quelques minutes d’information donne le ton : Mario Kart: Bowser’s Challenge est une attraction complexe à appréhender, même pour un public adulte et averti.
Combinant casque de réalité augmentée, utilisation du regard et volant physique, l’expérience ne laisse que peu de répit, comme souvent chez Universal Studios. Une avalanche d’informations vient saturer la vision des visiteurs.
Tout au long de l’attraction, les visiteurs sont invités à lancer des carapaces sur leurs adversaires, en les fixant du regard puis en appuyant sur le volant. Les virages à droite et à gauche sont indiqués par intermittence, parfois pour « recharger » votre nombre de carapaces à envoyer. La ligne d’arrivée déterminera le vainqueur de la course, après un rapide décompte des points et une animation spécifique célébrant soit l’équipe des visiteurs, soit la Team Bowser.
Autant le dire : un unique passage ne suffira pas à assimiler l’action et ainsi profiter pleinement de l’attraction. Les décors physiques des différentes salles de l’attraction sont splendides, mais passent complètement au second plan avec la surcharge d’éléments numériques.
Il nous aura fallu 2 passages (un avec et un autre sans lunettes) pour clairement comprendre la prouesse de l’attraction. Un constat dommageable, compte-tenu du fait que peu de visiteurs n’auront réellement le temps et la motivation de se lancer dans un second tour.
Et si dans l’optique de pousser au maximum le concept d’interactivité, les équipes d’Universal Creative n’en auraient-elles pas trop fait ?
Toujours est-il que d’un point de vue ergonomique, le casque est un modèle de réussite en se composant en 2 parties : une première, fournie dès la file d’attente et prenant la forme d’une casquette semblable à celle de Mario, et une seconde partie se trouvant directement sur le karting et servant de lunettes venant naturellement et magnifiquement s’agripper à votre casquette. Aux antipodes des dispositifs grand public comme l’Oculus Rift, le casque de réalité augmentée est bien plus léger et agréable. Il s’apparente d’ailleurs énormément aux lunettes 3D traditionnelles, et s’avère être une belle innovation technologique.
Bref, vous l’aurez compris : bien que les décors soient extraordinaires et que l’innovation technique au soit rendez-vous, la complexité de l’attraction pourra malheureusement délaisser un grand nombre de visiteurs.
Un land interactif, mais à quel prix ?
Revenons maintenant aux différentes activités et expériences disponibles dans Super Nintendo World. Au-delà des restaurants, comme le Toadstool Cafe servant de nombreux plats thématisés, et de la grande boutique, la force du land se trouve dans son interactivité.
L’une des expériences uniques de Super Nintendo World est la possibilité de rencontrer les célèbres héros des jeux, avec Mario, Luigi, Peach et maintenant Toad partant à la rencontre des visiteurs.
Bien conscient du succès (et de la force commerciale) des baguettes interactives des lands Harry Potter, Universal a remis le couvert avec les Power-Up Bands. Ces bracelets NFC, coûtant la coquette somme de 40 dollars, sont la seule façon de déclencher l’ensemble des effets de la zone.
À l’aide d’un smartphone, une multitudes d’endroits sont à découvrir : de la simple boite « ? » donnant quelques pièces aux mini-jeux grandeur nature vous permettant d’affronter une plante carnivore ou un Koopa. Une fois avoir récupéré suffisamment de clés, une zone secrète au cœur de la montagne devient accessible, permettant aux visiteurs d’affronter Bowser Jr.
Malheureusement, les mini-jeux en question sont rapidement victimes de leur succès et dépassent aisément l’heure d’attente. Impossible donc d’en profiter sans rogner drastiquement sur le reste de la journée.
Curieux de la part d’Universal Studios de ne pas avoir anticipé davantage les capacités limitées de ces mini-jeux, en rendant possible la visite de la zone inédite sans forcément avoir fini les quêtes, et dans une plus grande mesure, sans passer obligatoirement par la case achat.
Cet aspect mercantile et « Pay-per-view », avec un achat obligatoire du bracelet pour profiter pleinement de la zone a forcément entacher notre évaluation globale de Super Nintendo World.
Bien évidemment, malgré ces quelques défauts, Super Nintendo World est une grande réussite, et le succès est au rendez-vous. L’affluence hallucinante lors de notre visite ne peut que confirmer ce sentiment, avec des visiteurs montrant un grand intérêt pour Nintendo et ses nombreux univers et personnages. D’autant plus avec le succès phénoménal du film Super Mario Bros. dans les salles obscures.
Et ça tombe bien : avec l’arrivée de Super Nintendo World dans le prochain parc Universal en Floride (Universal’s Epic Universe), l’ajout d’une nouvelle zone Donkey Kong au Japon et à Hollywood, et l’implémentation progressive de la licence Pokémon, Universal Studios tient le digne héritier d’Harry Potter. Une chose est sûre, Nintendo n’a clairement pas dit son dernier mot dans les parcs à thèmes, pour notre plus grand plaisir.