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Il était une fois Universal’s Islands of Adventure – Chapitre 1

Il était une fois Universal’s Islands of Adventure – Chapitre 1

1 mai 2020

Partir à la rencontre de dinosaures, dévaler à toute vitesse des rapides ou encore visiter Poudlard : telles sont quelques-unes des aventures à vivre lors d’une journée comme les autres à Universal’s Islands of Adventure.

Depuis son ouverture en 1999, la destination est devenue l’une des références en matière de Parc à Thèmes, avec ses zones parfaitement thématisées plongeant le visiteur en immersion dans certaines des franchises les plus populaires qui soient.

Mais avant de devenir la success-story telle que nous la connaissons aujourd’hui, le projet Universal’s Islands of Adventure a soufflé le chaud et le froid et a connu des périodes plus difficiles. C’était sans compter sur le génie des équipes créatives ayant imaginé, conçu et créé un parc à la hauteur des ambitions affichées. Nous vous invitons à découvrir cette passionnante histoire à travers notre nouvelle série d’articles :

IL ETAIT UNE FOIS – UNIVERSAL’S ISLANDS OF ADVENTURE !

Rendez-vous chaque semaine pour découvrir un chapitre de l'histoire d'Universal's Islands of Adventure :

Universal Studios vs Disney : le choc des titans !

Pour comprendre la genèse d’Universal’s Islands of Adventure, il faut remonter à la fin des années 80, au moment où Walt Disney World Resort inaugure son nouveau parc : Disney-MGM Studios, le 1er mai 1989.

Michael Eisner, alors à la tête de The Walt Disney Company depuis 5 ans, balaye toutes les critiques accusant la firme aux grandes oreilles d’avoir tout simplement plagié le concept d’Universal Studios Hollywood au moment des premières rumeurs d’installation en Floride de ce concurrent.

Pourtant, quelques années auparavant, lorsqu’Universal Studios cherchait un partenaire financier pour exporter en Floride son concept de « Tram Tour », Paramount Pictures fut approché. Une société qui était à l’époque dirigée par un certain… Michael Eisner, qui avait alors mis en échec cette collaboration.

Tout semble laisser croire que l’homme d’affaires new-yorkais a tenu à lancer au plus vite ce projet de parc dédié au cinéma et à la télévision dès son arrivée chez Disney !

Tel un combat où les deux boxeurs se rendent coup pour coup, Universal Studios Florida fut inauguré le 7 juin 1990 en présence d’une ribambelle de célébrités telles que Michael J. Fox, Sylvester Stallone ou encore Bill Cosby.

Le premier jour d’ouverture tourna au véritable cauchemar avec une incroyable série d’évènements contraires. Des difficultés techniques obligèrent de nombreuses attractions à fermer momentanément leurs portes, notamment Kongfrontation et Earthquake : The Big One. L’histoire raconte même que Steven Spielberg et sa famille furent bloqués de longues minutes dans l’attraction JAWS avant d’être finalement évacués…

Les années se succédèrent et Universal apprit de ses erreurs des premiers mois en lançant de nombreuses nouvelles attractions et évènements à succès : « Back to the Future : The Ride » (mai 1991) et les Fright Nights (Octobre 1991), devenues depuis les populaires Halloween Horror Nights.

De quoi donner de l’ambition à la direction de la firme, et de lancer un projet de construction d’une véritable destination à part entière, avec l’ajout d’un centre de divertissement, d’hôtels et bien évidemment d’un second parc à thèmes.

Dès 1992, les créatifs se mirent à travailler sur ce dernier, répondant à l’époque au nom de « Project X ».

Avant Universal’s Islands of Adventure… Cartoon World !

Durant les deux années qui suivirent, de nombreuses pistes de concepts et de franchises furent explorées. Le premier choix se porta sur « Cartoon World », un parc à thèmes dédié aux univers cartoonesques de dessins-animés et de bandes-dessinées. Comme vous pouvez le remarquer sur le concept ci-dessous, la structure du parc n’était pas pensée autour d’un lagon central, comme nous la connaissons actuellement.

Pour ce projet, la direction d’Universal fut d’abord assurée de pouvoir capitaliser sur la franchise Dudley Do-Right, créée par Jay Ward, dont elle avait gagné les droits d’exploitation lors d’une enchère en 1991.

Jay Stein, Président Directeur Général de MCA Inc. (Music Corporation of America – la branche exploitant les parcs Universal), rédigea un mémo de potentielles licences à incorporer dans les attractions et zones thématiques du futur parc.

Très vite, les héros du studio King Features (Popeye, Betty Boop) furent intégrés au concept, pour la zone « Toon Lagoon ».

Les personnages des livres pour enfants du Dr. Seuss, tels que le Grinch ou The Cat in the Hat, furent également fortement désirés mais les louanges essuyèrent d’abord des refus de la part d’Audrey Geisel, la veuve du regretté dessinateur. Il fallut de longs mois de négociations, et un argumentaire toujours plus efficace, pour finalement pouvoir exploiter cet univers haut en couleur.

Autre dossier s’étant cette fois-ci soldé par un échec – au plus grand regret des fans : les Looney Tunes. Effectivement, Universal Studios entama de longues discussions avec Warner Bros. dans le but de récupérer l’exploitation de sa licence phare.

Une immense zone dédiée à Bugs Bunny et ses amis fut à l’étude, comme l’illustre ce concept d’intention créative. On y remarque des parties aux thématiques variées : de l’usine ACME à la planète de Marvin le Martien en passant par une zone plus rurale.

Enfin, une partie reprenant les codes de l’univers de Bip-Bip & Vil-Coyotte semble se rapprocher de ce que les visiteurs de Warner Bros. World Abu Dhabi peuvent découvrir de nos jours.

Dans une interview accordée au site Orlando-Rising, Phil Hettema (ex-Vice President of Attraction Development d’Universal) avoua que cette zone aurait été composée d’une grande variété d’expériences : des simulateurs, roller-coasters mêlant immersion et divertissement, et dont certaines seraient encore aujourd’hui considérée comme les meilleures jamais créées.

Au même moment, Universal voulu mettre le grapin sur une autre franchise à succès : DC Comics, récemment boostée par le carton au box-office du film Batman de Tim Burton (1989), exploité par Warner Bros. Les discussions commencèrent un an avant l’ouverture de Batman – The Ride à Six Flags Great America (1992), autour d’une partie entièrement dédiée à Batman, Superman et leurs célèbres ennemis.

Les plans intégraient une reproduction de Gotham, avec en son sein le premier « steel dueling track coaster » : The Bat Wing. Les visiteurs auraient alors choisi leur camp entre Batman et le Pingouin, le grand méchant de « Batman Returns », alors en production.

Si la file d’attente du Chevalier Noir passait par la Batcave et proposait de monter à bord d’une « BatWing », celle de l’antagoniste entrainait les visiteurs dans son repère, à la découverte des « PenGwings ». La suite de l’aventure incluait une bataille âpre au-dessus des allées de Gotham.

Superman n’était pas en reste avec un concept de « 3D Ride » dont le bâtiment d’entrée n’était autre que celui du Daily Planet (le journal où travaille Clark Kent). Les visiteurs auraient alors embarqué pour une virée nocturne dans les rues de Métropolis. Mais tout ne se serait pas déroulé comme prévu et Lex Luthor aurait tenu à y mettre son grain de sel… un synopsis qui n’est pas sans rappeler celui de l’attraction « The Amazing Adventures of Spider-Man ».

Nombreuses boutiques, ainsi que des restaurants et un spectacle de cascades aquatiques sur un bassin auraient alors complété l’offre DC Comics de Cartoon World.

Mais des différents artistiques (ou tout simplement financiers) entre Universal, Warner Bros. et DC Comics archivèrent ce projet dans les cartons.

Finalement, Universal Studios se tourna vers Marvel pour le développement de sa zone dédiée aux superhéros de comic books en signant un accord en 1994. Il faut bien entendu rappeler que dans les années 90, la popularité de Marvel n’était que l’ombre d’elle-même, d’où son rétrogradage au second plan.

Des traces de recherches et d’études sur des portfolios de certains créatifs du projet laissent supposer que d’autres concepts exploitant diverses franchises furent imaginés pour Cartoon World :

  • Casper the Friendly Ghost Ride : un dark-ride où les visiteurs auraient embarqué sur un lit à baldaquin pour une virée dans le monde de Casper. L’aventure aurait été interactive, en permettant de choisir divers chemins à l’aide d’un candélabre.
  • Bart Saves the World: avant même l’arrivée des Simpson à Universal Studios Florida, un simulateur était à l’étude pour Cartoon World. Dans cette expérience, les visiteurs seraient montés dans le bus d’Otto pour une virée mouvementée. Malheureusement, 20th Century Fox n’était pas encore prêt à vendre l’exploitation de sa franchise.
  • The Peanuts Holiday Show: un petit spectacle mettant en scène les populaires personnages de Charles Monroe Schulz, se préparant à organiser une pièce de théâtre pour l’école.

Le grand succès au box-office de la saga Jurrasic Park (1993 et 1997) changea les plans d’Universal, qui étaient initialement de dupliquer Jurassic Park : The Ride dans le parc principal. Finalement, un land entièrement dédié à cet univers fut imaginé pour le nouveau parc.

Pour équilibrer la balance entre les différents univers, une zone consacrée aux mythes et légendes, non adaptée d’une franchise cinématographique, fut également mise en projet. Les composantes de Cartoon World se transformèrent progressivement en îles autour d’un lagon central : Universal’s Islands of Adventure.

Le développement pris en compte les principes du « Loop Plan », découpage en zones fictives d’un parc autour d’un élément central (lagon).

Cette étude permit de déterminer les besoins des visiteurs dans chaque partie, en théorisant que la plupart des visiteurs américains tourneraient autour du lagon dans le sens inverse des aiguilles d’une montre sans retour en arrière.

Ainsi, chacune des 8 zones représentant environ 1h de visite, les zones 4, 5 et 6 du schéma devraient donc proposer une plus grande offre de restauration.

Chapitre suivant : Port of Entry & Marvel Super Hero Island

 

Sources et liens pour aller plus loin :

Images :