Peur sur le Parc : retour sur 15 éditions de frissons
En 2023 a lieu la 15ème édition de l’événement d’Halloween français phare : Peur sur le Parc. Alors que de plus en plus de fans sont convaincus chaque année, l’occasion est bonne pour revenir sur l’histoire de l’événement, en repassant par ses rocambolesques débuts et en se remémorant quelques loufoqueries qui ont parsemé les années. N’ayez pas peur d’avoir peur…
Avant Halloween, l’anti-Halloween
Avant 2009, le Parc Astérix ne fêtait pas Halloween, mais n’était pas pour autant vide d’animation pendant les vacances de la Toussaint. À l’époque, Disneyland Paris mettait déjà le paquet dans ses traditionnelles animations d’Halloween, et les gaulois ont répondu à partir de 2005 avec La Fête des Druides.
Le but est d’organiser quelque chose qui soit un peu un pied de nez à Halloween. La magie et les celtes font partie de notre territoire
Alain Trouvé, directeur du Parc Astérix, en 2005 (Le Parisien)
Ce positionnement fait sourire aujourd’hui, mais l’originalité était tout de même au programme. Panoramix invitait 6 druides stars qui arrivaient en limousine à l’intérieur du parc (si si, réellement), pour faire découvrir leur magie aux visiteurs. Les enfants pouvaient suivre un cursus d’un jour à l’École des Druides pour recevoir leur panoplie officielle de druide et apprendre le métier. Le point d’orgue était la Cérémonie des Menhirs d’Or qui récompensait au Théâtre de Panoramix le meilleur tour de magie druidique de l’année.
La Fête des Druides a été reconduite 3 fois jusqu’en 2008, mais il était ensuite temps de passer aux choses sérieuses, quitte à finalement changer de fusil d’épaule au sujet d’Halloween.
2009 : le Parc Astérix tâte le terrain d’Halloween
À l’époque, cela fait plusieurs années que les gestionnaires américains de parcs d’attractions ont importé les festivités d’Halloween en Europe. Au delà des animations familiales de Disneyland Paris qu’on ne présentait plus, le groupe Premier Parks (aujourd’hui Six Flags, et qui avait notamment racheté le groupe Walibi en 1998) avait lancé des événements horrifiques plus adultes, cela ayant un succès fou aux États-Unis, notamment avec les célèbres Halloween Horror Nights d’Universal.
En France, c’est étonnamment Disneyland Paris qui a été pionnier des grands événements horrifiques du genre avec ses Terrorific Nights de 2008 à 2012 au Parc Walt Disney Studios. Celles-ci ont fait parler d’elles et ont marqué un large public, prouvant l’apétence des français pour cette ambiance.
Hasard ou pas, c’est un an plus tard, en 2009, que le Parc Astérix rejoint le club en mettant en place Peur sur le Parc Astérix.
Pour cette première édition, nombre de monstrueux personnages prennent possession de la Rue de Paris, autant dans les allées que les attractions. Cela rappelle le film Peur sur la Ville de 1975, un thriller se déroulant dans la capitale française et dont le Parc Astérix semble s’être inspiré pour nommer son événement.
Du côté des attractions, le Transdemonium, train fantôme du parc aujourd’hui disparu, devient encore plus horrifique avec des personnages en chair et en os effrayant les visiteurs dans la file d’attente et sur le parcours. Plus loin, Nationale 7, le circuit de voitures qui est sur le point de lui aussi disparaître, est redécorée et se rebaptise « Chemin des Sorciers » pour l’occasion. De plus, le cinéma accueillant aujourd’hui Attention Menhir proposait un film 3D d’Halloween.
Les sombres ruelles médiévales et du vieux Paris sont hantées par des personnages plus ou moins cohérents, mais l’activité principale est bien sûr La Maison de la Peur, la toute première maison hantée du Parc Astérix.
Il faut avouer que les animations de cette première année étaient un peu brouillon, particulièrement La Maison de la Peur dont la plus grosse partie des décors se résumait à des draps ensanglantés. Toutefois cette première version a eu le mérite d’apporter le concept de l’homme à la tronçonneuse coursant les visiteurs à la sortie, ce qui est devenu culte ! D’ailleurs, il n’était pas rare que ces gredins sortent à plusieurs en même temps.
En réalité, le Parc Astérix a fait appel à une société spécialisée pour créer cette maison hantée et peupler la Rue de Paris (nombre de comédiens ne parlaient d’ailleurs pas français). Cela a certainement permis de limiter les risques au cas où ce premier pied dans le monde d’Halloween soit un flop. Cette première année est considérée par beaucoup comme bien plus terrifiante que celles qui ont suivi, et ça a en a surpris plus d’un. On voyait par exemple des familles terrifiées demander à des employés de les escorter pour traverser les zones hantées sans encombres. Tout le monde n’en garde donc peut-être pas un excellent souvenir.
Malgré quelques erreurs de jeunesse, Peur sur le Parc Astérix est un succès. La direction va alors commencer à miser gros pour faire grandir cette saison d’année en année.
2010 à aujourd’hui : montée en puissance pour devenir incontournable
Pour la deuxième édition de Peur sur le Parc, plus question de faire du bricolage. Le Parc Astérix investit pour plus de qualité dans les activités proposées. La Maison de la Peur est entièrement revue pour y installer les décors et personnages tels qu’ils sont toujours aujourd’hui. L’idée est de puiser dans les grands thèmes du cinéma d’horreur afin que le parcours soit varié.
Non loin de là, une seconde maison hantée remplace des toilettes (d’où les carreaux au sol de la file d’attente) : Mission Perdue. L’expérience est ici beaucoup plus familiale et mise surtout sur des effets 3D déroutants. L’histoire s’inspire des univers de Jules Verne et Georges Méliès : on est sans nouvelles d’une expédition spatiale, et il faut se lancer à la recherche de cette mission perdue. Si vous faites attention aux décors, ils transcrivent parfaitement la narration. On est d’abord propulsé dans l’espace, parmi les planètes, puis on atterrit sur l’une d’entre elles (bien sûr peuplée d’étranges créatures), et on retrouve enfin le vaisseau spatial écrasé à l’envers avant de s’échapper. D’ailleurs, initialement, on y rencontrait réellement un scientifique égaré. Cette nouveauté peu effrayante s’est révélée être une bonne porte d’entrée pour les personnes n’osant pas encore la Maison de la Peur.
Les animations de rue de la zone À Travers le Temps ont aussi droit à un renouvellement complet. Fini les personnages hasardeux, un véritable programme de mini spectacles s’installe à la place, en collant au maximum avec les deux thèmes de la zone : Moyen Âge et Paris 1900.
Le but n’est plus de provoquer de grosse terreur, mais plutôt d’effrayer avec humour. Les équipes des spectacles du parc renouent avec leur vieille tradition de comédie de rue en écrivant des textes humoristiques que les personnages décalés se feront un plaisir de conter, par exemple par un groupe de chevaliers fantômes ou le gardien d’une bête féroce. Cela est savamment mélangé avec des personnages acrobates comme des araignées géantes, ou des lugubres mais talentueux danseurs zombies. Le tout forme une boucle de plus d’une heure durant laquelle les spectacles s’enchaînent à la minute près toute la journée. Il est ainsi rare de passer deux fois et de voir la même chose.
Peur sur le Parc a désormais trouvé son identité, avec des animations à tous les niveaux de peur, et un style artistique et humoristique différent de ce que proposent les autres parcs à thème. Plus qu’à continuer sur cette lancée !
En 2013, un an après l’ouverture de la zone égyptienne avec OzIris, une maison hantée sur ce même thème est ajoutée : La Colère d’Anubis. À l’origine, la file d’attente passait devant les décors portuaires du spectacle Main basse sur la Joconde. Le synopsis de la maison hantée s’appuyait donc sur le navire Sirius dont les cales étaient remplies d’antiquités égyptiennes.
Chose assez unique, la Colère d’Anubis repose sur des comédiens racontant eux-mêmes l’histoire le long du parcours avec, comme toujours, beaucoup d’humour. Des effets spéciaux surprenants créent aussi tout un spectacle qui ne laissera pas indifférent. Les textes se sont avec le temps raccourcis pour accélérer le rythme et la file d’attente qui était interminable les premières années, mais l’esprit est toujours là. Cette troisième maison hantée ajoute une activité différente et de qualité à l’offre.
Le thème d’Halloween envahit peu à peu d’autres zones du parc. D’abord dans la zone égyptienne où une version adaptée du spectacle d’inauguration d’OzIris est présentée toute la soirée pendant les nocturnes.
Ensuite, dans le village gaulois où, pour surfer sur la sortie du nouvel album Astérix chez les Pictes en 2013, un Picte emmène les visiteurs à la recherche d’un mystérieux farfadet. Les enfants se prennent au jeu à tous les coups !
Puis, le tranchant spectacle de magie Magna Maleficus est créé en 2015 et dure jusqu’en 2022.
Des décorations automnales apparaissent aussi à divers endroits, comme dans la Forêt d’Idéfix en 2016. Pour s’y repérer, des feux tricolores classifiant les zones de « petit frisson » à « grosse terreur » sont mis en place. Ceux-ci sont dessinés par Julien Bertévas, à qui on doit aussi la zone égyptienne, le Festival Toutatis, et bien d’autres décors du parc.
Après cette série de nouveautés familiales, il est temps de remettre quelque chose de terrifiant sous la dent des visiteurs les plus téméraires. C’est ainsi que l’animation Métamorphosis apparaît en 2016, d’abord dans la salle de pré-show du cinéma 4D, puis transférée dans la zone Moyen Âge plus tard (en adaptant au passage les costumes qui étaient initialement de style XXe siècle). À l’intérieur, on assiste à la transformation d’un homme en créature, un concept déjà courant depuis bien longtemps dans les foires.
À présent, il est temps de parler d’une animation particulièrement appréciée par les fans : La Foire aux 6 Trouilles. Dans cette scare zone inaugurée en 2017, on retrouve un nouveau mélange de spectacles de rue humoristiques, dansants ou inquiétants, avec aussi quelques sinistres parcours à explorer (mais sans acteurs à l’intérieur). Au total, il y a 6 activités à voir, d’où les 6 « trouilles ». L’ancienne zone de jeux d’adresse au thème de foire classique « Les Jeux de Rigolini » est réutilisée, celle-ci étant à l’abandon depuis plusieurs années. Il n’y a donc pas eu besoin de construire beaucoup de décors car la Foire aux 6 Trouilles a pour thème une fête foraine abandonnée. Un choix malin, si on peut dire.
Un des tours de force de cette zone est peut-être la variété de ses personnages clownesques qui ont tous un style et une personnalité unique. À côté des spectacles de danse de qualité (comme toujours avec Peur sur le Parc), certaines animations font participer les visiteurs à des jeux forains menés par des personnages plus loufoques les uns que les autres. Une véritable alchimie se crée, avec une atmosphère délirante unique, qui permet aux interprètes de se faire plaisir. Le succès est immédiat et le nombre de fans grandit d’année en année, surtout que 2023 est la dernière occasion de profiter de cette ambiance unique avant le remplacement de la zone par d’autres projets.
Doucement, Peur sur le Parc arrive sur ses 10 ans, et le succès ne faiblit pas. Pour cet anniversaire, une quatrième maison hantée est créée en 2019 : Les Catacombes. Cette fois-ci, il faut payer un petit supplément pour entrer, mais la réalisation est un niveau au-dessus. Une caractéristique intéressante est que les visiteurs entrent par petits groupes (une dizaine au début), ce qui rend l’exploration des sombres couloirs intimiste et peu rassurante, surtout que le nombre de créatures y est élevé.
Plus tard, Halloween s’installe aussi sur la scène du célèbre spectacle Main basse sur la Joconde où les visiteurs rencontrent à partir de 2022 les naufragés du navire Sirius. Toute une histoire est créée : le navire disparu depuis 90 ans vient d’accoster dans les docks du parc, mais on découvre qu’une étrange maladie s’est emparée de passagers et équipage. Un bien sombre tableau.
Cet espace jouit des immenses infrastructures offertes par Main basse sur la Joconde, avec des effets spéciaux et des possibilités pour les personnages d’évoluer en hauteur. De tels décors sont rares dans les scare zones habituelles de parcs à thème, d’autant plus avec un toit qui est le bienvenu lors d’intempéries.
Dans la Malédiction du Sirius, l’ambiance est particulière et contraste avec ce qui existait déjà. Les équipes artistiques parient notamment sur un spectacle de danse aquatique qui est rapidement devenu un incontournable. Il s’agit aussi de la seule zone ayant une programmation différente la journée et le soir. En effet, lors des nocturnes, l’espace se transforme en piste de danse géante avec un DJ enflammant visiteurs et comédiens, tout en restant dans l’histoire. C’est aussi à ce moment qu’on peut y voir la version nocturne du spectacle de danse aquatique, grandiose et ensorcelant. Une véritable démonstration de force du Parc Astérix qui joue ici la carte de l’Halloween artistique, sans la moindre goutte de sang.
Cette même année, le Buffet de l’Horreur du Cirque s’étoffe avec une histoire, des personnages dédiés et une meilleure présentation des produits. Le Maître a pris possession des lieux avec sa troupe de personnages plus dérangeants les uns que les autres, pour un repas dont vous vous souviendrez longtemps.
On arrive ensuite en 2023, une année qui marquera certainement un tournant dans l’histoire de Peur sur le Parc. D’abord, alors que toutes les précédentes maison hantées étaient installées dans des tentes, la nouveauté de l’année a droit à son bâtiment « en dur » dédié. Cette maison hantée nommée Le Tombeau des Dieux fait ainsi s’aventurer l’effroi en dehors de la Rue de Paris en prenant possession de la zone égyptienne. On y trouve des décors poussés et des mises en scène jamais vues au Parc Astérix, le niveau monte à nouveau d’un cran. Un investissement durable et ambitieux qui donne peut-être la couleur du futur de Peur sur le Parc.
Un autre concept est aussi lancé : le bar clandestin du Sanglier Borgne. Dans cet établissement secret que les visiteurs doivent trouver eux-mêmes, on est plongé dans une ambiance hors du temps, tenue par des personnages d’un style encore différent de ce qu’on connaissait. Un nouveau pari artistique réussi.
Toutefois, une page se tourne en 2023, puisque c’est la dernière saison d’animations cultes. Les fans disent adieu à La Maison de la Peur, maison hantée historique, ainsi qu’à la Foire aux 6 Trouilles, la scare zone la plus déjantée. Elles sont entraînées dans la chute du Chemin des Sorciers, alias Nationale 7, pour faire place à de futurs projets sur cet espace.
Dans l’arrivée du Tombeau des Dieux, ces fermetures définitives, et la disparition prochaine de la Rue de Paris, on peut peut-être voir la fin progressive d’une version 1 de Peur sur le Parc, et un passage de flambeau vers une offre nouvelle. L’avenir nous en dira plus, mais une chose est sûre : 2023 est LA saison immanquable.
Les animations farfelues qui n’ont pas toutes fait long feu
Nous avons parlé des grands classiques de Peur sur le Parc, mais l’événement a aussi eu son lot d’expérimentations plus ou moins étranges aujourd’hui disparues. Si vous les avez toutes connues, c’est que vous avez très souvent respiré le brouillard d’octobre de Plailly.
Dans la rue moyenâgeuse couverte, vous pouviez vous faire démarcher non pas pour un compte CPF, mais pour un service de décapitation offert par un sympathique trancheur de têtes, avec une hache géante à la main. Net et sans bavure.
Dans le Paris du XXe siècle, on trouve aujourd’hui des araignées géantes, mais d’autres animaux ont peuplé la zone. Ce sont des rats géants qui se cachaient dans les recoins sombres pour surprendre les visiteurs tête en l’air. Un choix correspondant parfaitement au thème parisien ? Peut-être…
En 2017, le rock est en deuil à la suite du décès de Johnny Hallyday, mais il l’est une deuxième fois à cause de Trash Plutonium, le rockeur de la Foire aux 6 Trouilles. Armé de sa guitare électrique et de ses acolytes Tcher et Nobyl, il est à la recherche d’une âme à sacrifier. C’est finalement un de ses disciples qui est choisi pour se jeter dans un hachoir géant, et il y disparaît à jamais en laissant des morceaux de viande tomber devant. Sûrement trop choquant, le hachoir ne passera pas l’hiver, et le reste de l’animation est abandonné au bout de 2 ans pour laisser les Clowns de l’Enfer, devenus emblématiques de la zone, monter sur scène.
En parlant d’allumer le feu, les habitués des nocturnes se souviendront du spectacle Inferno sur les berges du lac, durant lequel des personnages effrénés manipulaient toutes sortes d’effets de feu. Étrange, mais impressionnant ! La flamme s’est éteinte en 2022, après de nombreuses années consécutives de représentations.
Du côté des animations moins effrayantes, on a pu voir un spectacle de magie de rue dans le passage médiéval couvert, un atelier de sculpture de citrouilles, ou encore les Petits Vikings, une activité où 40 enfants partaient en expédition dans le parc. Accompagnés d’un guide viking, ils allaient ensemble défier les horribles monstres. L’homme à la tronçonneuse ne faisait pas le malin très longtemps face à cette horde de petits guerriers ! Ces derniers avaient même le luxe de pouvoir circuler à bord d’un train en bois dans le parc.
Enfin, si tout cela vous hérisse les poils, ce n’est rien à côté de ceux de la femme à barbe qui a pu être aperçue dans la Foire aux 6 Trouilles à de rares occasions.
Des coups de pub tranchants
Au fil des années, le Parc Astérix a pris un malin plaisir à mettre en place des campagnes de communication surfant sur l’atmosphère inquiétante et décalée de Peur sur le Parc. Tous les coups sont permis pour faire parler de l’événement !
En 2010, que vous soyez allés au cinéma pour voir Dragons ou Twilight 3, votre séance a peut-être été précédée d’une bande-annonce pour un étrange un film intitulé « Le Parc ». On y distinguait les silhouettes d’attractions bien connues et des noms d’acteurs comme Aster Heex ou Christian Balek, mais aucune mention explicite du Parc Astérix. En réalité, aucun film n’est sorti le 23 octobre 2010, puisqu’il s’agissait en fait de la date de lancement de Peur sur le Parc Astérix. Cela en aura dérouté plus d’un, comme en témoignent encore les commentaires sous la vidéo YouTube de l’époque.
L’année suivante, c’est reparti pour un tour. Le second opus du film jamais sorti s’annonce, cette fois-ci sous forme de vidéos YouTube interactives où le spectateur est mis face à des choix pour orienter une sordide histoire. Bien que l’interactivité ne soit plus fonctionnelle, les vidéos sont toujours en ligne (les autres vidéos du scénario sont accessibles en naviguant sur la chaîne).
Toujours en 2011, le Parc Astérix veut aussi surfer sur une mode américaine : les zombie walks. L’associacion lyonnaise AOA Production, spécialiste en la matière, est alors conviée le 29 octobre pour qu’une cinquantaine de zombies défilent dans le parc, et terminent leur cortège par un haka (ne nous demandez pas pourquoi).
En 2016, afin de promouvoir la nouveauté « Métamorphosis », marquant l’arrivée d’une effroyable créature, les monstres de Peur sur le Parc se sont mobilisés pour obtenir la démission du petit nouveau, jugé trop effrayant pour eux. Pancartes aux slogans humoristiques en mains, ils se sont rassemblés à Paris sur un bateau mouche pour exprimer leur colère. Plusieurs médias étaient d’ailleurs conviés pour retransmettre leurs revendications.
Le succès d’un Halloween pas comme les autres
Peur sur le Parc n’est peut-être pas l’événement d’Halloween le plus gros, le plus effrayant, ou le plus impressionnant, mais il a su exceller dans d’autres points forts. Les équipes ont puisé dans l’identité du Parc Astérix pour créer des animations uniques. En parcourant les allées, on passe en quelques secondes d’un sursaut à un gag absurde, puis on se retrouve captivé par une danse, le tout en restant dans une ambiance d’Halloween. Tant dans les maisons hantées que dans les spectacles, il s’agit rarement de faire de la peur bête et méchante à base de gore à outrance, mais de proposer quelque chose de plus créatif. Ainsi, même les visiteurs peu impressionnables ont quelque chose d’intéressant à voir.
Au fil des années, des centaines de personnages ont été inventés, avec chacun une personnalité propre, ce qui les rend attachants malgré leur vilenie, en quelque sorte. Chaque visiteur a ainsi son favori, il est même fréquent que certains viennent costumés comme leur personnage préféré !
D’ailleurs, un des rendez-vous quotidien les plus attendus est le Défilé des Monstres, au cours duquel tous les personnages se réunissent pour clôturer la journée sur un ultime au revoir. Une conclusion parfaite pour se remémorer ceux qui nous ont fait peur, et ceux qui nous ont fait rire.
Dans une partie des animations, on retrouve aussi ce qui a toujours fait le charme des spectacles du Parc Astérix : leur décalage. Plusieurs personnages ne sont pas faits pour se prendre au sérieux, ce qui les libère de toute contrainte et permet aux acteurs d’oser et d’improviser. On ressent régulièrement le plaisir qu’ont certains à donner vie à tout ce remue-ménage, et ce n’est pas qu’une impression puisque deux tiers d’entre eux reviennent chaque année.
Pour finir, le travail colossal abattu lors de Peur sur le Parc est à chaleureusement saluer. Quand on y réfléchit, il s’agit d’une immense machine : 500 réels artistes sont présents pour du spectacle en continu pendant 7 heures, à plus d’une dizaine d’endroits en simultané. Comédiens, acrobates, danseurs, maquilleurs, costumiers et plein d’autres se démènent pour maintenir la qualité quel que soit le jour, quelles que soient les conditions, quelles que soient les réactions du public. Tous les ans, une troupe d’excellence se crée !
Pour toutes ces raisons, on trouve au Parc Astérix une atmosphère d’Halloween qui n’existe nulle part ailleurs, décalée, apeurante, créative, comique, esthétique, surprenante, captivante.
Malgré la disparition d’une partie de l’offre en 2023, nous espérons que cet esprit restera, pour que Peur sur le Parc et ses talentueux artistes passionnent le public encore longtemps.