Futuroscope : une nouveauté 2023 qui fait des étincelles !
Ce samedi 04 février, le Futuroscope a lancé sa saison 2023 et en a profité pour inaugurer sa nouveauté : "Etincelle : la Malédiction de l'Opale Noire". Cette expérience 4D, remplaçant l'ancienne attraction L'Âge de Glace, plonge les visiteurs dans une quête héroïque en plein Paris. Mais alors, que vaut cette nouvelle expérience : feu de paille ou feu de joie ? Découvrez notre avis détaillé sur "Etincelle : la Malédiction de l'Opale Noire".
Année après année, le Futuroscope ne cesse d’innover et de rêver plus grand : pour cause, le parc de la Vienne est actuellement en plein cœur d’un ambitieux plan de développement allant jusqu’en 2025. En plus de nouvelles attractions (comme Chasseurs de Tornades, récompensée d’un prestigieux THEA Award), de la construction du parc aquatique Aquascope et du développement d’une offre hôtelière (Hôtel Station Cosmos), la destination a également à cœur de renouveler son offre existante.
En 2021, le Futuroscope a par ailleurs proposé un nouveau spectacle nocturne « La Clé des Songes » en remplacement de « La Forge aux Etoiles » qui était joué depuis 2016. Un choix payant, auréolé du Brass Ring Award 2021 du « Meilleur spectacle créatif multimédia du monde ».
C’est dans cette même optique que le Futuroscope s’est attaqué à un autre chantier visant à remplacer « L’Âge de Glace, l’expérience 4D » ayant fait son temps. C’est ainsi que commence le développement d’Etincelle : la Malédiction de l’Opale Noire.
Une ode aux super-héros français, injustement tombés dans l’oubli
Fantax, Monsieur Rien ou encore le Garde Républicain : ces noms ne vous disent rien ? Pourtant, ces héros ont tous eu des jours heureux et marqués des générations entières avec leurs aventures. Au début du XXe siècle, bien avant les créations de Marvel Comics et DC Comics, une profusion de super-héros français existait et se déclinait en bandes-dessinées, romans et autres films. Mais en 1949, une loi de censure, jugeant ces univers trop violents et dangereux pour un jeune public, est adoptée. Résultat : ce riche patrimoine culturel est progressivement gommé et les super-héros français tombent un à un dans l’oubli…
Photo : couverture du livre « Super-héros – Une histoire française » aux éditions Huginn & Muninn
Avec « Etincelle : la Malédiction de l’Opale Noire », le Futuroscope compte bien raviver la flamme et remettre de la lumière sur ces héros du passé. Et la file d’attente commence avec une immense galerie dédié à ces super-héros français, représentés sur une gigantesque fresque cylindrique (44 mètres de long et 22 mètres de haut). Petits et grands peuvent donc se familiariser et en apprendre plus sur les 18 super-héros évoqués : date de création, super-pouvoirs, etc..
Mais s’il y a bien un élément qui attire tous les regards, c’est bien cette impressionnante statue de 7,5 mètres de haut, représentant Ténèbre, l’antagoniste de notre aventure. Le chemin de la file d’attente en montée permet de profiter pleinement de la vue et de découvrir pas à pas ce super-méchant !
La visite se poursuit dans le « musée parisien des super-héros français », faisant office de pré-show. C’est ici que les visiteurs font la rencontre d’Alice, adolescente ayant décroché un petit boulot dans ce musée en tant que gardienne.
Mais tout va s’emballer lorsque son ami Teddy lui rappelle par téléphone la promesse qu’elle lui avait faite, à savoir participer ensemble à un concours de danse en cosplay de super-héros à une convention. Le problème, c’est qu’elle n’a pas prévu de costume… Pensant bien faire, cette dernière emprunte le costume d’Etincelle, super-héroïne française. Ce qu’elle ne savait pas, c’est que ce costume allait lui conférer des superpouvoirs, mais aussi réveiller Ténèbre, bien décider à se venger d’Etincelle, qui l’avait enfermé dans sa prison durant de longues décennies. L’aventure ne fait que commencer…
Des super pouvoirs rendus possibles grâce à de superbes technologies
Les visiteurs pénètrent par la suite dans la salle de projection, où ils peuvent prendre place, une fois munis de leurs lunettes 3D, sur des plateformes vibrantes, en position debout. C’est parti pour une quinzaine de minutes d’aventures en compagnie d’Alice et Teddy, bien décidés à arrêter Ténèbre dans son plan machiavélique. Le récit se déroule en plein Paris et est rempli d’une bonne dose d’action, ponctuée de touches d’humour et de légèreté que petits et grands apprécieront.
Le film 3D est agrémenté de nombreux effets sensoriels : des projections d’eau, des jets d’air, du vent ou encore des jeux stroboscopiques rythment le récit du film. La projection se fait en 3D laser 4K pour une qualité optimale, et des jeux de lasers au plafond, sur les murs et sur l’écran, rendent le tout encore plus immersif. Le son n’est pas en reste avec un système Dolby Atmos 7.1, perceptible à travers pas moins de 54 points de diffusion répartis dans la salle.
Pour mener à bien ce projet, le Futuroscope a collaboré avec la société 5 Motion, experte de la création de films immersifs, qui a donc produit l’oeuvre mixant prises de vues réelles et effets spéciaux CGI. Une partie de l’intrigue se déroule également en séquence animée, produite par le studio Circus. Enfin, côté musique : le film propose un mix entre composition originale, signée Benjamin Ribolet (« Attention Menhir ») et reprises de titres grands publics comme « La Grenade » (Clara Luciani) ou « Self Control » (Laura Branigan).
Notre avis sur « Etincelle : la Malédiction de l’Opale Noire »
Globalement : cette nouvelle expérience 4D est un renouvellement efficace d’une ancienne attraction qui avait fait son temps. En plus d’une forme soignée avec un film parfaitement exécuté, la force de cette nouveauté réside dans son sujet. En remettant dans la lumière les super-héros français, le Futuroscope réhabilite une partie du patrimoine culturel hexagonal, et apporte un aspect pédagogique infusé dans le divertissement.
L’autre bonne idée est de s’être inspiré à la fois des autres figures héroïques du XXe siècle, mais aussi des personnages américains plus récents (Miss Marvel) pour la création d’Etincelle. Ce judicieux mélange permet d’aborder le sujet de manière moderne, avec une jeune héroïne bien ancrée dans notre réalité qui permettra aux plus petits de pouvoir facilement s’identifier à elle.
La direction musicale est également à saluer : que ce soit le thème original se rapprochant des sonorités de certaines compositions Marvel ou les choix musicaux alliant hit rétro (« Self Control » – Laura Branigan) et chansons contemporaines (« La Grenade » – Clara Luciani et « Pars Météque » – Gaël Faye). Tout ceci permet de donner un véritable tempo à l’action, se mariant parfaitement aux différents rythmes des scènes.
Les effets sensoriels prolongent joliment le caractère immersif du film, en brisant les limites entre l’écran et la salle. Sur cet aspect, les seules ombres au tableau sont peut-être la plateforme vibrante pas forcément convaincante (restée quasi-inchangée depuis la dernière attraction) et une sur-utilisation des effets lasers à des moments pas toujours opportuns. Une modernisation des assises, pas toujours confortable en position debout, aurait été d’autant plus appréciable.
L’univers graphique développé autour d’Etincelle est absolument génial, notamment grâce aux nombreuses illustrations signées Michel Montheillet (« La Dernière Interview de Jack Kirby », « Sup’Héros »). Au point que nous aurions adoré voir davantage de produits dérivés reprenant ces magnifiques illustrations dans la boutique « Super Bazar » située à la sortie de l’attraction.