Max & Moritz : la nouvelle facétie d’Efteling !
293. C’est le nombre de jours qu’il a fallu aux équipes d’Efteling pour sortir de terre leur toute dernière nouveauté : Max & Moritz – ouvert depuis le 20 juin dernier. Le coaster familial à double parcours a remplacé le Bob, qui était en fin de vie et devenait trop difficile à maintenir.
Nous avons eu la chance d’expérimenter Max & Moritz, et nous vous proposons de découvrir notre avis détaillé sur la nouveauté 2020 d’Efteling, suivi des réponses à quelques questions que nous avons pu poser aux responsables du projet.
Avant-propos : crise sanitaire oblige, notre visite à Efteling a été impactée par les mesures sanitaires en vigueur (réduction de la capacité, distanciation physique…) qui peuvent avoir altéré l’expérience de l’attraction !
Synopsis : Max und Moritz est une histoire illustrée allemande de Wilhelm Busch parue en 1865. Celle-ci raconte les bêtises des deux garnements Max et Moritz qui sèment le trouble dans leur village. À la fin du récit original, les deux personnages se font écraser dans un moulin et servent de nourriture à des oies, mais pour des raisons qu’on peut facilement deviner, Efteling n’ira pas jusqu’à là.
Dans l’attraction, les chenapans sont les fils de l’horlogère Frau Schmetterling. Excédée, celle-ci les enferme dans son atelier, mais Max et Moritz mettent au point tout un système pour s’en échapper. Il permet de propulser les caisses à savon qu’ils ont construites et dans lesquelles les visiteurs embarquent dans une course à travers les sinuosités alpines, certainement ponctuée de quelques sottises dont ils ont le secret.
Retrouvez toutes les informations à propos de Max & Moritz dans notre article dédié
EXTERIEUR ET FILE D’ATTENTE
Efteling est résolument attaché à son patrimoine et son histoire, et le prouve encore une fois avec le bâtiment de Max & Moritz avec la conservation quasi-intégrale du bâtiment de la gare du Bob reconnaissable à son style alpin. En outre, celui-ci a été rénové et retravaillé avec l’ajout de nouvelles façades représentant les différents points d’intérêt du village des protagonistes.
Un charmant mélange à la croisée des chemins entre nouveauté et héritage qui ne dénature en rien les environs. De chaque côté du bâtiment se laissent deviner des portions de rails des deux parcours de l’attraction : le bleu pour Max et le vert pour Moritz.
L’ensemble aurait éventuellement mérité un point de vue en hauteur, afin de profiter d’une vision plus dégagée sur les belles courbes de l’attraction.
La file d’attente prend la forme d’un parcours extérieur, ponctué de quelques gags et accessoires appartenant aux facétieux héros. En élément principal – et véritable objet de curiosité – on retrouve le fameux « orgue à pet » interactif, s’étant déjà fait une jolie réputation auprès des fans de la destination. Un succès instantané auprès de la cible de l’attraction (principalement les enfants de 4 à 10 ans) qui s’en donne à cœur joie de reproduire les plus grands classiques de la musique avec des flatulences.
Une pompe permet également de déclencher des effets aquatiques le long du parcours et des dialogues entre les personnages peuvent être suivis à travers les fenêtres du bâtiment.
La végétation semble encore avoir besoin de se développer pour réellement habiller et dissimuler l’organisation classique en « zigzag » de la file – cela se solutionnera naturellement avec le temps. Il faut dire que près de 125 épicéas de Serbie – dont la taille varie entre 1,5 et 5 mètres de hauteur – ont été plantés spécialement pour l’attraction.
Une fois avoir choisi entre le parcours « MAX » et celui de « MORITZ », nous entrons enfin en gare – d’un côté ou de l’autre.
Celle-ci fourmille de centaines de détails et mécanismes : des dizaines d’horloges, des outils, des cloches et autres statuettes… Au centre, on retrouve les chenapans autour de leur dernière invention : un système de propulsion de caisses à savon qu’ils ont mis au point pour s’échapper de l’atelier dans lequel ils sont enfermés.
Une concentration d’engrenages qui s’activent subitement au départ des trains, au son des pendules à coucou qui se mettent à résonner, créant une ambiance frénétique.
Si les figures animatroniques ne rentreront pas au Panthéon du milieu, cet élément central capte toutes les attentions et permettent d’assurer une belle dimension kinétique marquant le passage des trains en gare.
Il est à présent temps d’embarquer dans l’un des deux trains…
L’ATTRACTION
L’attraction est donc composée de deux circuits pas tout à fait identiques : le bleu pour Max et le vert pour Moritz. Contrairement à d’autres montagnes russes à double voie comme Joris en de Draak, les trains de Max & Moritz circuleront en sens opposé pour se croiser à quelques moments clé des parcours de 300 mètres chacun, plutôt que d’avancer côte à côte.
Un choix artistique sympathique, qui colle parfaitement avec l’univers décalé et non conventionnel de Max & Moritz.
Un grand avantage apporté au parc par ce double circuit est aussi d’atteindre une capacité honorable de 1800 personnes par heure (contre 700 sur l’ancien Bob), ce qui promet de fluidifier la file d’attente.
Les trains sont dans le même esprit, prenant l’apparence de caisses à savon en bois faites de « bric et de broc » par les deux frères. Jusqu’à 36 personnes (hors mesures sanitaires) peuvent prendre place à bord de chaque train.
Une fois le départ donné, ces derniers partent à toute vitesse à travers la prairie vallonnée prenant place sur la grande parcelle de 8850 m².
Si sur le papier, Max & Moritz est présenté comme un double « powered coaster », les trains ne se croisent que très rarement le long du parcours passant dessus-dessous l’un de l’autre.
L’expérience intègre 2 tours de circuit, avec notamment une belle prise de vitesse au passage en gare. De chaque côté de la gare, des détails s’activent lorsque le train franchit le palier : Max propulse du vent s’échappant d’un coussin péteur, tandis que l’autre côté réserve une surprise des plus explosives.
Le thème musical de l’attraction – embarqué dans les véhicules – se révèle particulièrement entêtant et rythme à merveille l’aventure. La musique mixe savamment des sonorités classiques (basson, guitare, accordéon et tuba) et des objets plus loufoques (boîte à meuh, hochets, sifflets…) ainsi que des chants tyroliens.
La Bäckerei Krümel : la cerise sur le gâteau
Ce samedi 4 décembre 2021, les premiers visiteurs ont pu découvrir la toute nouvelle boulangerie « Bäckeri Krümel » qui a ouvert ses portes sur la place principale en face de l’attraction Max & Moritz. Cet établissement, proposant 125 places à l’intérieur et 50 places à l’extérieur est l’aboutissement de la zone, et a nécessité un investissement de l’ordre de trois millions d’euros.
Au menu : plusieurs spécialités comme un gateau au goût de forêt-noire au kirsch, du pain au fromage ou encore des pain-pizza façon « Flammenkueche ». Le restaurant fait également la part belles aux alternatives diététiques, avec des produits à base de blé complet, de légumes et autres garnitures végétariennes.
Et comble du détail : les petits bonhommes en brioche vendus prennent la forme de… Max & Moritz, rappelant la punition reçue par les deux garnements lorsqu’ils ont été pris la main dans le sac par le boulanger Krümel !
QUESTIONS AUX RESPONSABLES
Afin de compléter notre exploration de cette nouvelle attraction, Kurt Peeters, porte-parole pour le parc Efteling en France, a eu la gentillesse de répondre à nos questions additionnelles pour en apprendre plus sur le développement de ce projet.
Comment a été choisie l’histoire de Max & Moritz ? Aviez-vous éventuellement d’autres histoires en projet pour cette attraction ?
Cette attraction est basée sur le célèbre dessin animé allemand de Wilhelm Busch de 1865 sur deux garnements. Max et Moritz sont très connus en Allemagne. Dans le Monde d’Efteling, on raconte toujours des histoires et des contes de fées. Cette fois-ci, on a choisi une histoire allemande pour plaire aux visiteurs allemands, mais aussi parce que c’est une histoire amusante et où toutes les nationalités peuvent s’identifier. Bien sûr, les créateurs d’Efteling ont bien d’autres histoires en tête qui peuvent s’avérer utiles plus tard !
Quand avez-vous commencé à travailler sur Max & Moritz (les premiers concepts / idées…) ?
Les premières idées sont nées il y a un certain temps, peut-être quelques années – on ne peut pas dire quand exactement. Nous avons commencé à construire les nouvelles montagnes russes en septembre 2019.
Quel a été le plus grand défi à relever dans la création de Max & Moritz ?
Travailler au milieu du parc dans un petit espace clos pendant les heures d’ouverture du parc, c’était un grand défi. Nous avons bien travaillé ensemble et avons conclu des accords avec tous les partenaires, ce qui a contribué à l’avancement et à la mise en œuvre.
Est-ce que la situation sanitaire et la pandémie ont impacté Max & Moritz, ou d’autres projets ?
Les fournisseurs internationaux impliqués dans la construction de Max & Moritz ont également dû se conformer aux mesures prescrites dans leur propre pays. Parfois, cela signifiait qu’ils devaient – temporairement – ne pas effectuer leur travail ou qu’ils devaient le faire différemment. Mais l’objectif était d’ouvrir l’attraction au printemps, et nous avons réussi.
CONCLUSION
Après des créations originales exceptionnelles (Symbolica, Baron 1898), Efteling continue son développement avec cette nouveauté familiale haute en couleur.
Max & Moritz ravira toute la famille, et permettra aux plus jeunes (dès 1 mètre) de découvrir leurs premières sensations fortes.
Si l’ambition de cette nouveauté n’égale pas celles des attractions phares, Max & Moritz n’en reste pas moins un bel ajout qui sert de complément aux nombreuses expériences à vivre au parc.