Le Bois des Contes d’Efteling : aux racines de la légende
Le Bois des Contes est l’attraction culte du parc Efteling, situé aux Pays-Bas. Elle consiste en une promenade forestière au travers de décors évoquant les contes de fées populaires. Revenons ensemble sur l’histoire de cette attraction qui a fondé la renommée d’Efteling et marqué de multiples générations de visiteurs.
Il était une fois…
En 1951, le maire de la ville de Loop on Zand demanda à Peter Reijnders, photographe et cinéaste, comment rendre plus attrayant le parc naturel de la ville, appelé De Efteling.
Reijnders est alors inspiré d’un jardin temporaire de contes de fées à Eindhoven installé par l’entreprise néerlandaise d’électronique Philips : De Sprookjestuin. Il demanda à l’illustrateur Anton Pieck d’en faire le design. D’abord réticent, ce dernier accepta, finalement convaincu par le projet de Reijnders.
Le Bois des Contes ouvrit officiellement ses portes le 31 mai 1952. Efteling est né ! À ses débuts, le Bois des Contes était composé de 10 petites saynètes racontant chacune un conte. Elles comportaient des décors, des personnages animés au moyen de fils et de l’audio.
Au fur et à mesure des années, Efteling a procédé à divers ajouts à son Bois des Contes, en veillant toujours à ce qu’ils restent dans un style similaire à celui de leurs aînés. En effet, il est impossible de dater un conte, les bâtiments et décors possédant une uniformité donnant une impression d’intemporalité. Les illustrations de Pieck ont été fidèlement transposées dans le monde réel, et Efteling continue encore aujourd’hui à utiliser ce style : si vous faites attention, vous pourrez retrouver les couleurs caractéristiques de la palette de l’illustrateur (rouge, jaune et vert) un peu partout dans le parc (les vêtements de Langnek, Baron 1898…).
Il existe aujourd’hui près de 30 contes représentés, provenant pour la plupart de la tradition orale et fixés par écrit par les frères Grimm (Le Loup et les Sept Chevreaux, les Six Serviteurs) et Perrault (Cendrillon, Tom Pouce). On peut également trouver des contes d’Andersen (la Petite Sirène, La Petite Filles aux Allumettes), de Carlo Collodi (Pinocchio), et même de la reine Fabiola de Belgique (Les Nénuphars Indiens). Pour chaque conte, on peut trouver un résumé en plusieurs langues, sous la forme d’un livre ouvert, ce qui peut être utile lorsque le conte en question ne nous est pas familier.
Le Bois des Contes est d’une véritable institution ! Tous les Néerlandais ont eu un jour droit à leur photo sur l’un des haut-parleurs en forme de champignon, diffusant Menuet en sol majeur du compositeur Christian Petzold, ami de la famille de Jean Sébastien Bach (ce dernier ayant longtemps été considéré à tort comme l’auteur de ce même Menuet !). Durant la saison Winter Efteling, une musique spéciale est jouée, et afin de mieux coller à l’ambiance hivernale, quelques changements de décors seront remarqués par les plus avertis des visiteurs !
Et ils vécurent heureux, jusqu’à la fin des temps
Il est indéniable que le Bois des Contes a exercé une influence dans le milieu des parcs à thème.
De nombreux parcs ont d’ailleurs tenté d’avoir leur propre Bois de Contes mais aucun n’a atteint le statut de celui du parc de Kaatsheuvel, dorénavant considéré comme un monument national.
Aux Pays-Bas, deux ans après l’ouverture du Bois des Contes d’Efteling, ouvre le parc Sprookjeshof dans la province de Drenthe, et a lui aussi pour thème les contes de fées. Le parc est toujours ouvert et a principalement pour cible les jeunes enfants.
Peu à peu, les parcs étrangers s’y mettent : en 1967, Phantasialand est inauguré. Le parc de la ville de Brühl contient son propre Bois des Contes à son ouverture. Cela fait d’autant plus sens quand on sait que le fondateur du parc, Richard Schmidt, était marionnettiste de métier !
Europa-Park se dote de sa Forêt Enchantée Grimm dès son ouverture en 1975. Elle sera largement rénovée et agrandie en 2011.
Du côté de la France, la Mer de Sable ouvre sa Forêt Enchantée en 1965, peuplée d’automates donnant vie aux histoires de Perrault et Grimm.
Enfin, même Disneyland Paris pourrait s’être inspiré du Bois des Contes, voulant se rapprocher au mieux de la culture ainsi que des goûts européens afin de conquérir son public. Cela expliquerait certains aspects du parc Disneyland, notamment son abondance de walkthroughs (attractions à pied), accompagnés parfois d’audio-animatronics (la Galerie de la Belle au Bois Dormant, la Tanière du Dragon, les Mystères du Nautilus).
Plus de 70 ans plus tard, le Bois des Contes continue d’émerveiller petits et grands avec son style inimitable. Afin de préserver la magie des lieux, des rénovations sont régulièrement entreprises sur les contes, comme le village des nains ou Langnek dernièrement, et c’est actuellement au tour de La Belle au Bois Dormant de bénéficier d’une cure de jouvence. Efteling a ainsi parfaitement compris la nostalgie qui entoure ces lieux et continue de prendre soin de ce qui a forgé la réputation de son parc.
Il est maintenant l’heure de nous quitter sur cette vidéo officielle proposant une balade des plus relaxantes dans le Bois des Contes.